Eriyadu, un écrin fait pour l'apnée
Un reportage de Phil Simha
l’île parfaite pour pratiquer l’apnée aux Maldives, je l’ai pensée, je l’ai imaginée, je l’ai rêvée. Elle était chatoyante, luxuriante, primale. la nature y était reine, la sérénité y était maitresse, le calme inévitable et le sable n’y avait d’autre fonction que de servir de porte sur la mer...
Cette île tant désirée, je pense l’avoir enfin dénichée à force de recherches : Eriyadu, dans l’atoll de kaafu, à une heure à peine au nord-ouest de l’île aéroport d’Ulumale, l’escale incontournable de toute arrivée aux Maldives.
Une île préservée, où aucune villa intrusive ne déborde sur le lagon, où aucun bungalow n’empiète sur celui du voisin, chacune des structures bien abritée dans la végétation, à quelques mètres seulement des vagues qui viennent lécher le sable au levant. Une splendide carte postale pour qui voit dans un farniente allongé la récompense méritée d’une année de dur labeur. Plages immaculées, palmiers et cocotiers, hérons sur pattes, lagon turquoise, translucide, chant des oiseaux tropicaux en musique de fond et cinquante mètres à peine à parcourir pour passer du transat à la terrasse du restaurant.
Mais pour un plongeur à tendance hyperactive, avide de mouvement, et surtout habitué à voguer joyeusement à travers les atolls en croisière plongée, la vie sur une île pourrait aussi impliquer une forme de contrainte. Après tout, le paysage risque d’être chaque jour le même, les horaires plus routiniers que sur mer lorsque la mise en place du couvert est tributaire de la navigation, et l’on peut penser que la vie sur le récif risque de présenter un caractère répétitif. Mais sous l’apparente immobilité temporelle qui règne sur sa partie émergée, Eriyadu se distingue aussitôt le masque en place, et dès les premiers centimètres sous la surface.
Bordant le lagon principal dans moins d’un mètre d’eau, le récif offre partout au regard des coraux qui comptent parmi les plus denses et les plus sains que l’on puisse trouver dans cette zone des Maldives. Alors que nombre de récifs de cette région ont cruellement souffert des atteintes des phénomènes El Niño successifs ou du tsunami de 2004, la variété, la diversité et la santé des coraux durs à Eriyadu sont effectivement impressionnantes. Et la faune n’est pas en reste : autour des jardins suspendus façonnés par les polypes bâtisseurs, la vie animale foisonne, riche, variée, éclatante de couleurs.
On y croise les peu farouches requins-nourrices résidents du débarcadère, chaque sortie est source d’imprévus, de rencontres avec les requins à pointe blanche ou noire, les tortues, raies-aigles, les fusiliers par centaines, les carangues et thons de toutes sortes, bref, toutes les espèces qui font la richesse des fonds maldiviens sont ici présentes, et en populations généreuses. L’un des atouts supplémentaires d’Eriyadu, est qu’il n’est guère besoin d’aller loin ou de planifier bien à l’avance pour se faire plaisir. Tout autour de l’île, et pour commencer juste devant le centre de plongée monté sur pilotis au coeur du lagon, quatre canaux marqués par des bouées sur et sous la surface, permettent de se faufiler à travers le corail affleurant et rejoindre le récif extérieur.
Sur trois versants, celuici se développe sous forme d’un tombant raide qui descend jusqu’à 30-35 mètres, tandis que sur la côte ouest la pente se fait plus douce dans le prolongement de l’interminable langue de sable du lagon. Donc, pas besoin de se plier à un rythme autre que celui des étales, pour profiter d’une mer sans courant et au meilleur de sa visibilité. À moins de vouloir partir à la rencontre des mantas, présentes plusieurs mois par an à proximité, nul besoin non plus d’embarquer sur quelque bateau que ce soit, et avec la contrainte d’horaires de départ et de retour.
On passera d’une séance de yoga sur la terrasse rosie par le soleil levant à un petit-déjeuner léger de fruits frais, puis à une petite heure de statique en piscine, juste avant une sortie sur le récif pour travailler le long d’un câble, chuter le long des tombants, ou encore, pourquoi pas, se laisser tracter par un scooter sous-marin pour un tour de l’île. L’homme et la nature accordent leurs rythmes, la mer se montre toujours accueillante, le soleil n’a pour seul défaut… que de parfois trop chauffer. Pour une semaine consacrée à l’apnée, à la détente, et au relâchement qui se veut symbole même de l’activité, Eriyadu incarne un véritable paradis sur mer, aussi pur que simple.
Texte et photos : Phil Simha
Eriyadu Island Resort
Séjour Hotel 3* - 7 nuits - dès 2010 CHF
L'île est ceinturée par une magnifique plage et un très beau récif corallien. C’est une île typiquement maldivienne à la ... (lire la suite)