La sardine et le Sardine Run

La sardine, petit poisson au ventre argenté, est probablement le plus pêché au monde, et particulièrement sur nos côtes. Il appartient à la famille des Clupéidés, qui comprend les poissons les plus consommés comme le hareng ou l’alose. Bien que l’espèce ne soit pas menacée, elle est victime de surpêche à certains endroits de la planète.
Celle qui précisément nous intéresse, n’est pas celle que l’on trouve en boîte ou celle qui a bouché le port de Marseille... mais plutôt la « sardinops sagax », présente en Afrique du Sud.

Si la sardine n’est pas forcément l’espèce préférée des plongeurs, le phénomène du Sardine Run au Mexique, aux Philippines et surtout en Afrique du Sud attire de nombreux plongeurs. 
De mi-mai à mi-juillet, d’énormes bancs de sardines (pouvant atteindre jusqu’à 30 km de long, comme une immense marée noire qui se rapproche des côtes) quittent les eaux froides du Cap pour les eaux un peu plus tempérées de la région de Durban.

La route s’avère longue et dangereuse. La mer et les vagues scintillent tant ces danseuses argentées bataillent pour leur survie et pour échapper aux nombreux prédateurs, qui se sont tous donné rendez-vous pour cet immense banquet annuel: Dauphins communs, Dauphins tursiops, requins-taureaux, requins-bouledogues, requins-tigres, requins sombres, requins cuivrés, orques, baleines, baleines à bosse, petits rorquals, otaries, thons, mais aussi de nombreux oiseaux qui piquent dans la mer, comme les fous du Cap. Ensuite viennent les pêcheurs avec leurs larges filets.

Ce sont d’abord les dauphins qui plongent au fond et font remonter les bancs qui se transforment alors en boules appelées « Baitball ». Les oiseaux passent alors à l’attaque. Cette boule vivante va alors tournoyer avec une frénésie incroyable autour des prédateurs pour échapper aux gueules ouvertes et becs mortels. Tous oublient la dangerosité de l’autre, ils ne sont là que pour les sardines. Les squales s’agitent et se battent entre eux, les fous du Cap plongent jusqu’à 10 m de profondeur pour embrocher les sardines, les dauphins sifflent et croquent sans fin, les baleines sortent des profondeurs, gueule béante, pour engloutir le maximum de nourriture. Le carnage est ahurissant, le spectacle est incroyable et le festin est gargantuesque.

Cette migration n’est pas vraiment une migration puisque ces bancs « suicidaires » ne représentent que 2 % de la population des sardines du Cap, et c’est un véritable mystère pour les scientifiques. Pourquoi braver tous ces dangers pour remonter au sud puis redescendre ? Plusieurs hypothèses sont avancées par les chercheurs, mais le but qui les anime serait la perpétuation de l’espèce, elles braveraient tous les dangers pour retourner pondre dans la région de leur naissance.

La tension et l’émotion sont à leur comble, lorsque que le plongeur se trouve témoin de ce déchaînement, parfois prisonnier quelques secondes de la Baitball et au milieu de tous ces prédateurs.
Un des plus beaux et des plus impressionnants spectacles de la nature!

Le Sardine Run

Chaque année entre juin et juillet, des millions de sardines longent les côtes d’Afrique du Sud et se dirigent vers le Mozambique : c’est le Sardine Run. Le spectacle est incroyable, de gigantesques vagues argentées sont assaillies par des prédateurs qui arrivent de partout : dauphins, requins, ... (lire la suite)

Odyssée Sardine Run, Aliwal Shoal et Protea Banks

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