Le requin-ange des Canaries

Le requin-ange est aussi appelé ange de mer commun ou l’angelot et en anglais, angel shark ou angle fish. Son nom est squatina squatina en latin.

Il appartient à la famille des squatinidés qui ne contient pas moins de 13 espèces d’anges de mer. Par exemple, l’ange de mer épineux et l’ange de mer ocellé sont deux espèces de la même famille et très ressemblantes.
Le squatina squatina est un poisson cartilagineux.

C’est probablement le requin qui ressemble le plus à sa cousine lointaine, la raie.

Car comme la raie, le corps du requin-ange est aplati de tout son long. Il possède deux grandes nageoires pectorales plates qui pourraient ressembler à des ailes. À la différence des raies, sa tête est séparée des nageoires. À la suite des nageoires, on observe deux petites nageoires triangulaires qui se trouvent au début du pédoncule caudal.

Cette longue queue est dotée de deux nageoires dorsales et d’une nageoire caudale. Sa tête ovale possède une large bouche et deux petits yeux avec, en dessous, des petits orifices en forme de demi-lune. Il a plein de petites dents très affûtées.

Expert dans l’art du camouflage, sa couleur ressemble au fond sablonneux, avec une peau grise/marron mouchetée sur le dessus, et blanche sous le corps. Sa peau est recouverte de petites écailles.
Le requin-ange mesure en général entre 1,50 et 1,80 m de long, mais peut aller jusqu’à 2,50 m et peser 80 kg. Les femelles sont en général plus petites.

Il se camoufle sous le sable pour chasser sans être repéré et de préférence plutôt de nuit. C’est un carnivore qui se nourrit principalement de poissons et mollusques, de raies et parfois de petits requins, mais ce prédateur redoutable peut sortir de sa cachette, la gueule ouverte, et engloutir tout ce qui se trouve à proximité. Ce sont ses petits filaments (barbillons), situés près de la bouche, qui lui permettent de détecter les proies.
De jour, même s’il ne chasse pas, il rase les fonds rocheux ou sablonneux. Il est parfois tellement bien camouflé que l’on aperçoit uniquement un bout de sa nageoire caudale dans le sable.

Le requin-ange est ovovivipare, les œufs sont fécondés dans l’utérus de la femelle, une fois éclos, après 10 mois de gestation, elle donne naissance entre 10 et 25 petits, le nombre étant variable en fonction de la taille de la mère. Les mois de naissance diffèrent selon la zone de vie.

Dans les Îles Canaries, les naissances ont lieu en juillet, alors qu’en Méditerranée, elles se déroulent plutôt de décembre à février.

Le requin-ange étant une espèce menacée d’extinction, son habitat s’est considérablement réduit.

On observe l’ange de mer dans l’Atlantique Nord, de la Norvège, la Suède et des îles Britanniques jusqu’au Sahara Occidental en passant par l’archipel des Îles Canaries où il est protégé. Il était très présent en Méditerranée, en raison de la pêche et la pollution, mais les rencontres sont plus rares. Les requins-anges vivent généralement près des côtes, dans des zones sablonneuses ou rocheuses, et dans des profondeurs allant de 5 à 200 m.

Il semble probable que le requin-ange soit à l’origine du nom de « la baie des anges » célèbre baie qui s’étend de Nice au Cap d’Antibes. Ce sont les pêcheurs qui ramenaient fréquemment des poissons dont les ailerons ressemblaient à des ailes d’anges. Ces poissons ont été identifiés comme étant des requins-anges ou des anges de mer.

Le requin-ange n’est pas une espèce dangereuse, mais il peut mordre par peur, s’il est dérangé, et ses petites dents bien affûtées peuvent laisser des traces sur vos palmes ou vos mains…

La protection des requins-anges aux Canaries

L’espèce étant en danger d’extinction, le gouvernement espagnol, accompagné d’associations et de scientifiques, s’est réuni pour réfléchir à une meilleure protection. Ainsi en 2016 un atelier de conservation des requins-anges a eu lieu. L’objectif étant de réfléchir à un plan d’action pour une meilleure conservation. Les requins-anges sont très nombreux dans l’archipel des Canaries, et les menaces sont nombreuses entre la pêche, (très réglementée), le tourisme, la pollution et la navigation.

La plongée est aussi une menace pour l’espèce. En effet un trop grand nombre de plongeurs dans les zones de mise à bas des anges de mer, peut avoir de graves conséquences pour l’espèce. Il est donc impératif d’éduquer les plongeurs mais aussi les nageurs, et les touristes. Les centres de plongée travaillent donc avec le gouvernement espagnol, les scientifiques et les représentants des réserves biosphères pour sensibiliser les plongeurs.

Il est plus qu’urgent de protéger les espèces en voie de disparition.
Le contempler actuellement dans son habitat naturel est donc un privilège, et la rencontre avec un ange de mer restera un beau souvenir de plongée.