Phil Simha
Phil Simha est un passionné de plongée qui a plus d’une lame à son couteau. Auteur, photographe professionnel et polyglotte, Phil part dès qu’il peut à l’occasion de reportages sous-marins pour des magazines français, allemands, espagnols ou anglais. L’apnée occupe une place à part dans l’univers de Phil, qui a écrit de nombreux ouvrages sur le sujet. Instructeur SSI plongée et apnée, c’est sur les rives du lac Leman ou au cours de stages en mer, à travers l’école du Scuba-Shop, qu’il forme de nombreux plongeurs et apnéistes dans l’apprentissage du monde sous-marin.
Site : sunfishproductions.com
Interview
Phil, tu es moniteur de plongée sous-marine, apnéiste instructeur, photographe sous-marin, reporter occasionnel et rédacteur d’ouvrages sur la photo et l’apnée - Qu’est-ce qu’on oublie comme outil dans ton couteau suisse du monde sous-marin ?
PS : J’ai aussi un passé dans les activités verticales, du saut en élastique à la très haute montagne en Himalaya… mais ça c’est le passé! Les autres domaines dans lesquels je me délecte aujourd’hui sont le yoga et le pranayama, qui s’associent parfaitement à l’apnée comme à la plongée : Je vais d’ailleurs partir en Inde tout le mois de février pour y suivre une formation d’enseignant en la matière.
Depuis combien de temps fais-tu de l’apnée ? Est-ce une passion ? Qu’est-ce qui te motive ?
PS : Comme je suis d’origine grecque, l’apnée a un peu fait partie de ma vie depuis toujours. Mais réellement, je pense que c’est en travaillant comme photographe avec Herbert Nitsch en 2011 pour l’Equipe Mag, puis en 2012 pour accompagner son dernier record « No Limits », que cette discipline a commencé à exercer une vraie fascination sur moi. A suivi en 2013 un stage que j’ai organisé avec Guillaume Néry au Scuba-Shop Villeneuve, et qui plus que tout, m’a motivé à reprendre la pratique du yoga et de l’apnée. J’aime le fait que la progression en apnée impose une discipline qui en fait un véritable lifestyle, développe le sens de la communauté et reflète une certaine hygiène de vie. Et puis comme faiseur d’images aussi, je trouve l’interaction avec les animaux en mode puriste merveilleuse, et le challenge de figer la bonne fraction de seconde est encore plus intéressant lorsque le temps à disposition est limité par l'apnée.
Ça n’a généralement pas beaucoup de sens de demander à un plongeur quelles sont les limites qu’il a atteint, mais à un apnéiste, peut-on lui demander de nous parler de ses performances ? Quelles sont les tiennes ?
PS : J’ai plongé à 450 mètres en sous-marin, à 140 en recycleur Trimix et à 42 en apnée. J’ai eu envie d’aller plus profond parce que je trouve les sensations envoûtantes, mais je n’ai jamais été en recherche de performance pure. La statique pure ne me convient guère, j’ai péniblement passé les 4 minutes, mais ce n’est pas mon truc. En fait, évoluer entre 1 et 2 minutes dans la zone des 20 mètres me satisfait pleinement, et mon développement personnel passe davantage par le coaching que par mes propres perfs.
Parle nous de ton rôle dans l’école du Scuba-Shop ? Quelles sont les activités de l’école ?
PS : J’ai commencé à développer l’école du Scuba-Shop en 2014. Du baptême aux formations de moniteurs, je trouve du plaisir dans tous les niveaux d’enseignement. Aujourd’hui, j'ai une bonne équipe de moniteurs grâce à qui je peux me concentrer sur les formations pros et le développement de l’apnée. Notre philosophie est celle du travail bien fait, nous plaçons le sens du service très haut dans notre activité. Les gens que nous formons nous accordent leur confiance et leur temps de loisir : ces engagements de leur part doivent être récompensés par une vraie volonté de notre part.
Notre objectif est de faire en sorte que les élèves se sentent à l’aise et autonomes par rapport aux nouvelles compétences acquises. Si ça doit prendre plus de temps que prévu, pas de problème : on le prendra ! Nous contribuons ainsi à une amicale qui regroupe plus de 70 plongeurs bouteilles et un club d’apnée qui compte plus de 40 adhérents à qui nous proposons des stages et des entraînements toute l’année. Et mon réseau de photo-reporter nous donne accès à tous les grands champions de l’apnée, de sorte que nous pouvons organiser chaque année des stages exceptionnels.
Ces 3 dernières années nous avons ainsi accueilli le champion du monde Morgan Bourc’His qui revient d’ailleurs en septembre, Alexey Molchanov qui est l’actuel champion et recordman du monde, Umberto Pelizzari qu’on ne présente même pas, Nik Linder qui est recordman mondial et avec qui je publie des livres en Allemagne, et cet été encore, nous recevions Guillaume Néry qui est autant exceptionnel comme personne que comme athlète. Aucune école d’apnée au monde n’a ce palmarès de champions à son actif !
Enfin, il y a aussi mon pote et champion du monde Rémy Dubern, avec qui nous organisons chaque année une croisière en Egypte consacrée à l’apnée, la plongée et la photo sous-marine – un concept unique qui fait mouche depuis trois ans et que nous renouvelons cette année du 10 au 17 novembre. Dans l’ensemble, je suis vraiment fier de ce que notre équipe accomplit et avec plus de 20 ans de recul sur ce métier, je sais que le trio que nous formons avec le meilleur magasin de plongée qui soit et l’agence Ultramarina est un atout fantastique pour nous comme pour nos élèves !
Que fais-tu quand tu es loin de l’eau ?
PS : J’ai toujours du travail d’écriture et de maquette pour les livres que nous publions avec Nik Linder, le troisième est d’ailleurs en cours. J’ai un peu quitté la scène des magazines français, mais je publie toujours régulièrement en Allemagne, un pays où la presse se porte mieux qu’en France et où la rémunération des piges reste correcte. Lorsque j’ai plus de temps, en basse saison, j’aime le prendre pour moi : soigner son hygiène de vie, notamment par le mouvement et la nutrition, est un luxe très bon marché qui est trop souvent négligé. Je vis en montagne, près de la nature, et il ne m’en faut guère plus pour être heureux !
Reportages
Eriyadu, un écrin fait pour l’apnée
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Techniques d’apnée
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Bibliographie
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